Pál Pátzay est un artiste hongrois, principalement connu à l’international pour ses sculptures.
Pátzay étudie avec Béla Radnai de 1912 à 1914. Ses études sont interrompues lorsqu’il est expulsé. Il est arrêté et mis en prison quelques années plus tard pour avoir soutenu la direction culturelle de la République soviétique hongroise.
Pátzay fait un voyage d’études en France en 1927, voyage financé par l’éditeur Andor Miklós. Un an plus tard, il se rend à Rome grâce à une bourse de l’Académie hongroise de Rome. En 1931, il remporte la médaille Franz Josef pour « Nourrice ». En 1935, il commence à travailler à la conception de la tombe d’Ernő Szőts, président de la radio hongroise. Il a terminé la tombe deux ans plus tard. Sa statue « Saint-Étienne », installée dans le pavillon hongrois, reçoit le Grand Prix de l’Exposition universelle de Paris. Il remporte en 1941, la médaille Greguss pour son « Mémorial du soldat » à Székesfehérvár.
Pátzay tombe amoureux de son élève, de 22 ans son cadet, Hertha Fuchs. Ils ne peuvent pas se marier car il n’est pas divorcé. Pátzay retarde son divorce afin de protéger la vie de son épouse. En effet, leur lien matrimonial la protégeait des lois antijuives hongroises, adoptées au début des années 1940.
À la suite de l’invasion allemande en mars 1944, la vie des juifs hongrois est en danger. C’est alors que Pátzay transforme sa maison et son atelier en un refuge pour ses amis et connaissances juifs. Les sculpteurs Ödön Fülöp Beck et Erzsébet Forgách Hann sont cachés dans l’appartement de Pátzay lorsque le parti de la Croix fléchée (parti politique hongrois fasciste et antisémite) prend le pouvoir en octobre 1944, jusqu’à la libération en janvier 1945. Ils sont nourris et soignés par Hertha Fuchs, qui vit aussi dans l’appartement. Elle partage avec Pátzay le risque de cacher les Juifs. À la fin de la guerre, il divorce de sa femme, et se marient avec Fuchs.
La première commande d’après guerre est celle de la statue de Raoul Wallenberg, un grand homme qui a sauvé de nombreux juifs (sculpture qui a été plus tard enlevée puis réinterprétée par les Soviétiques comme le combat de la science médicale contre la maladie).
Le 5 mars 1998, Yad Vashem (Institut international pour la mémoire de la Shoah) reconnait Pál Pátzay et Hertha comme Justes parmi les Nations.