Louis Octave Maxime Le Verrier est un artiste français d’une mère belge et d’un orfèvre joaillier parisien. Il intègre des écoles d’agriculture contre son gré avant de se tourner vers l’aviation, réparant des appareils et des moteurs. Envoyé au front en 1914, il rejoint un camp de prisonniers à Munster pendant trois ans, après que son avion soit abattu par les Allemands. Pilote et sous-officier non astreint au travail, il commence à s’adonner à la sculpture.
Dès 1917, Le Verrier est désigné pour l’internement (échanges de prisonniers) en Suisse et entre à l’École des Beaux-Arts de Genève dans l’atelier de Guibert. Il se rapproche alors des sculpteurs Pierre Le Faguays et Marcel-André Bouraine. Il réalise des statuettes féminines qu’il reproduit en terre cuite (Souvenir, Confidence).
Après l’armistice du 11 novembre 1918, Max Le Verrier rentre à Paris et consacre désormais sa vie à la sculpture. Il loue un atelier d’artiste rue du Théâtre, édite quelques œuvres en terre cuite et réalise sa première sculpture, Pélican, signée de son pseudonyme « Artus. » Celle-ci connait un important succès à l’origine de la création de sa maison d’édition en 1919. L’artiste assure tout lui-même, de la fabrication (fonte, ciselure, patine) à la vente. Il réalise de nombreux animaux dont il s’inspire sur le vif (marabout, écureuil, panthère, chimpanzé, chevaux, lions…) en compagnie de célèbres animaliers dont Pompon, Hernandez et Delhommeau. Il crée parallèlement des bouchons de radiateurs, notamment le modèle Eola.
Max Le Verrier crée sa propre société en 1926 qui connait un âge d’or jusqu’en 1929. En 1928, il réalise sa célèbre Clarté, en bronze d’après modèle vivant (par exemple, le modèle pour les jambes est Joséphine Baker). L’artiste produit des lustres, appliques, pieds de lampes et serre-livres et édite des œuvres de Le Faguays, Bouraine, Meriadec ou Janle.
La maison s’agrandit progressivement : l’atelier de la rue du théâtre et la maison d’habitation voisine servent de bureaux et de salle d’exposition. La fabrication est transportée 90 rue des Entrepreneurs (15e) jusqu’en 1933 où elle est déplacée 30 rue Deparcieux (14e). En 1938, Le Verrier décide de tout centraliser rue Deparcieux.
La Seconde Guerre mondiale éclate huit mois plus tard. En liaison avec la Résistance, Le Verrier se fait arrêter par les miliciens de Pétain. Il réussit à s’échapper et habite à Paris chez des amis sous une fausse identité. Il part ensuite dans le Gers rejoindre sa famille. Il rentre à Paris en septembre 1944 et retrouve ses ateliers et reprend la fabrication de statuettes en fonte d’art et en bronze puis s’oriente vers la création d’objets en bronze (coffrets, cendriers, médailles). Il crée une nouvelle série de petits animaux en bronze (oiseaux, rhinocéros, âne, chèvre, ours, otarie) et un groupe Don Quichotte et Sancho Panca. Son œuvre est marquée par la grande variété de ses thèmes et par son habile conciliation entre modernisme et tradition.
À sa mort le 6 juin 1973, son fils Jean Paul Le Verrier étudiant aux Beaux-Arts de Toulouse (et ensuite ceux de Paris) reprend la société. Il crée des dessins humoristiques et de nombreuses affiches puis plusieurs bronzes humoristiques, cendriers et serre-livres suivant les traces de son père. L’entreprise est aujourd’hui reprise par le petit-fils de Jean Paul Le Verrier et prospère encore.
Pour accéder aux œuvres de ce créateur que nous exposons, cliquer sur les images ci-dessous :