Georges Jouve est un céramiste français. Il étudie à l’École Boulle jusqu’en 1929 et suit des cours de peinture à l’Académie Julian. Il devient ensuite architecte d’intérieur et décorateur de théâtre. Pendant l’Occupation, il se fixe chez ses beaux-parents à Nyons puis, à Dieulefit, un village à proximité connu pour la poterie. L’artiste renoue avec la terre et devient céramiste. Il commence par suivre les méthodes traditionnelles provençales : il va chercher la terre autour du village et réalise son émail avec de l’alquifoux (de la sulfure naturel). De ce fait, sa palette est réduite à trois couleurs, le vert, le jaune et un violet proche de l’aubergine. Les œuvres de cette période sont inspirées par la nature et par la religion (Vierges, bénitiers, retables…), et elles se définissent par leurs formes pures et harmonieuses. Jouve s’installe à Paris, il commence à utiliser la céramique monumentale, comme son autel, et effectue des recherches sur la matière (craquelure, bucchero nero…), après la Libération. Le céramiste délaisse l’alquifoux pour de nouveaux émaux plus sobres.
Il expose dans plusieurs galeries notamment la Galerie Jousse, et La Demeure. Jouve est également présent aux Salons de l’Imagerie et des Artistes Décorateurs. De plus, Jouve est invité par Adnet à participer à l’exposition «La Céramique contemporaine» avec la Compagnie des Arts Français. Il obtient la médaille d’argent à l’Exposition de l’Urbanisme à Paris pour un revêtement mural en 1947. Il organise les expositions de la Céramique contemporaine française à Birmingham (1947) et à Copenhague (1950). Sa pratique évolue en 1953, après un séjour dans l’Yonne. Il utilise désormais du grès de Puisaye et les formes plastiques sont plus libres.
Pendant l’été 1954, il quitte Paris pour installer ses ateliers à Aix-en-Provence. Jouve renonce partiellement au tour afin d’utiliser une technique proche du modelage et de la sculpture grâce à un tourneur de la région de Puisaye. Les années 1950 sont les plus productives du céramiste, proposant alors des formes variées, anthropomorphes, zoomorphes ou abstraites.
La nature est l’une des sources principales d’inspiration du céramiste. Il réalise par exemple des pièces comme le fameux cendrier «patte d’ours» en collaboration avec son ami le décorateur Mathieu Matégot. Parmi ses succès on note également les séries de cendriers «banane», pichets «chouette» ou les appliques murales «lyre», «papillon», «toupie», «os». Les formes épurées de ses «oursins», «galets», «boules» ou «bouteilles» à l’esthétique japonisante et aux couleurs éclatantes contribuent au succès de la Maison. Toutefois, sa production cherche à mettre en valeur la matière et la couleur. Ainsi, ses céramiques sont dans une palette rappelant la nature : le noir, le blanc crémeux, le jaune et le vert.