Raymond Subes, né à Paris le 13 avril 1891 et mort à Étampes le 31 janvier 1970, est un artiste-décorateur français spécialisé en ferronnerie d’art. À l’âge de quatorze ans, il entre à l’École Boulle où il apprend la ciselure et le tournage. Après ses études à l’École Nationale Supérieure des Arts décoratifs où il suit les cours de l’architecte Charles Génuys, il travaille dans l’atelier du ferronnier d’art d’Émile Robert. Il acquiert une expérience considérable dans de nombreux ateliers avant de commencer à fonder sa propre esthétique de l’art décoratif :
« Plutôt que recourir à un vocabulaire ornemental extérieur à la ferronnerie, Subes cherchera toujours à trouver, au sein des techniques mêmes du fer, un nouveau langage formel. Ce qui ne l’empêchera pas d’accepter et d’exploiter les procédés les plus modernes comme l’explique Henri Clouzot, conservateur au musée Galliera : « Il n’a pas la superstition du marteau qui laisse ses traces sur fer pour exciter les gens du monde. La précision du marteau-pilon lui semble préférable. Il ne se refuse pas plus à utiliser la machine pour le rabotage, le cintrage, le polissage, pour débiter ses barres qu’il n’hésite à utiliser des fers nouveaux, des aciers inoxydables, des alliages même comme le Duralumin. » »
Il est très rapidement reconnu et exhibe ses grilles, escaliers, balcons et meubles dans de nombreux salons et grandes manifestations artistiques. Sa notoriété en tant que grand ferronnier d’art devient incontestable. Il figure avec Edgar Brandt parmi les plus grands ferronniers du XXème siècle. Subes répond même à des commandes d’État importantes pour des paquebots comme Île-de-France en 1927, Atlantique en 1931, Liberté en 1950 et d’autres. Il contribue également aux grandes expositions comme l’Exposition Internationale des Arts Décoratifs en 1925 et l’Exposition universelle de Paris en 1937. Son œuvre devient un exemple de l’éclectique dans la création ainsi que dans son style :
« Il est regrettable que Subes n’ait pas cédé plus souvent à la tentation classique et même néoclassique car il apporte à cette tradition un bon sens et une vivacité fort inattendue comme le montrent certains modèles de lits, de guéridons et de consoles ainsi que le mobilier exécuté pour la cathédrale de Rouen. Dans cet esprit, ses luminaires, aux feuilles d’acanthe agrémentées d’inattendus tournesols, combinent la référence classique et l’inspiration naturaliste. »
En 1958, il est élu membre de l’Académie des beaux-arts. Il collabore avec de nombreux architectes et artistes de son temps.
Sources:
Bruno Foucart, Jean-Louis Gaillemin, Les Décorateurs des années 40, Éditions NORMA, 1998.
Sur les traces des Expositions universelles à Saint-Cloud, catalogue de l’exposition du musée des Avelines (25 mars au 31 mai 2009), texte documenté par Anne-Marie Subes Millecamps, Saint-Cloud, 2009.
Sylvain Ageorges, Sur les traces des Expositions universelles de Paris-1855-1937, Éditions Parigramme, 2006.